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Somewhere with Elina 

"Le véritable voyage de découverte ne consiste pas à chercher de nouveaux paysages, mais à avoir de nouveaux yeux" by Marcel
Escapade dans le Darien, la jungle la plus dangereuse du monde !

Escapade dans le Darien, la jungle la plus dangereuse du monde !

La région du Darien au Panama n’est pas un endroit connu du grand public. Déjà, le nom ne sonne pas super : Darien, il y a rien ? En anglais, c’est The Darien Gap, le trou mystère !?  Et il est impossible de le mettre sur une carte instinctivement.

L’accès y est fortement restreint. Pour s’y rendre, il faut une autorisation spéciale. Vous devez prévenir au moins 72h à l’avance les autorités locales de votre séjour, en vous inscrivant sur le registre de la police des frontières, le SENAFRONT. C’est obligatoire. Histoire de compter toutes les têtes brûlées qui se rendent là-bas (et ceux qui ne reviennent pas ?). Tout un programme.

En me renseignant, j’ai d’abord compris que c’est une jungle tropicale isolée remplie d’animaux sauvages entre le Panama et la Colombie.

C’est l’unique endroit où la fameuse Pan-america Highway s’arrête (ndlr : C’est la « route 66 » d’Amérique, qui va de l’Alaska jusqu’à Ushuaïa). Ce seul fait aurait dû me mettre la puce à l’oreille, mais non. A la place, j’ai sauté de joie en disant « Chouette ! on y va quand ? » (Ok, je ne dis pas « chouette », mais vous voyez l’idée). Je voulais voir la fin de la route et le début de la jungle. Mais si la route s’arrête, c’est pour une bonne raison :

Je me suis rendu compte que là-bas cohabitent des oiseaux exotiques, des indiens qui résistent toujours et encore à l’envahisseur mais aussi des crocodiles, des jaguars, des pythons, des guérilleros, des fugitifs et autres organisations paramilitaires.

Un exemple concret ? C’est là où habitent les FARCS.

Oui, ces mêmes forces armées colombiennes qui ont enlevé Ingrid et tué des milliers de personnes dans leur pays. Charmant. Malgré ça, j’ai voulu y faire un tour. L’UNESCO l’a quand même inscrit en 1981 sur la célèbre liste des sites du patrimoine mondial. Ce n’est pas rien, dis !

Suivez le guide :             

TO GO

Un indien dans la ville

Commençons par le côté sympa. A 4 heures de route de PTY, LA chose à faire, c’est de visiter une des communautés indiennes du Darien : les Emberás ou les Wouaans. Non pas pour prendre leurs enfants en photo genre « touriste en quête de pathos », mais plutôt pour découvrir leur mode de vie alternatif au sein de la région la plus recluse de Panama. Ils vivent sans eau courante, sans électricité, pieds & seins nus (pas de soutif le kiff !), et n’ont évidemment pas de voiture. Ils se nourrissent de cueillettes, de la pêche et de viande qu’ils troquent souvent au marché contre leurs magnifiques canastas, confections artisanales en bambou.

Les Emberás et les Wouaans vivent dans des territoires isolés mais se trouvent être les gens les plus chaleureux que j’ai rencontrés jusqu’ici. En passant 48 heures avec eux, vous allez vivre à leur rythme et au son de la nature. C’est paisible, mais aussi très convivial. C’est une expérience humaine singulière.

Le programme ? Petit tour en pirogue sur le fleuve pour aller pêcher le matin puis partie de cachecache avec les enfants l’après-midi. Les plus chanceux pourront également cuisiner avec les anciens ou se faire tatouer dans la tradition à l’encre délébile (beaucoup plus classe que les tatouages Malabar). La journée se remplit toute seule. On leur a même appris à jouer au UNO et je n’ai pas triché pour une fois, c’est promis. Le soir, les activités cessent avec le coucher du soleil. Direction votre case en bambou. C’est sommaire mais confortable malgré tout. On se couche tôt et on se réveille à l’heure des poules. Cocorico. Le lendemain vous assistez à une représentation de leurs danses traditionnelles,  suivie d’un repas servi dans des noix de coco. Quelle joie de manger avec les mains sans se faire taper sur les doigts par maman (oui, j’ai 27 ans.). C’est déjà l’heure de repartir. Snif.

Petit tips : Appeler Luis, le chef du village Wouaan de Boca Lara, il saura tout vous organiser (envoyez moi un MP pour son numéro). Comptez 50$ pour 1 nuit en pension complète (activités comprises).

La famille Delajungle

Si vous êtes friand de vert, de mouillé, de bestioles et de sensations fortes, réservez un tour au sein de la forêt tropicale.  Faites-le avec un guide agréé et expérimenté pour éviter tout risque. Ne vous inquiétez pas, il est peu probable que vous rencontriez des FARCS. Ils vivent reclus au fin fond du Darien, près de la frontière colombienne. C’est difficilement atteignable à pied et sans vouloir le faire exprès. Aucun risque de ce côté-là. Le vrai danger vient plutôt de la jungle. Les animaux sauvages, insectes et autres plantes bizarroïdes auront raison du touriste non organisé. Qui a envie de se faire dévorer par Bagheera? Pas moi (perso je préfère Baloo). D’où l’intérêt de ne pas s’y aventurer seul.

Le Darien a une faune et une flore exceptionnellement riches. Vous pourrez observer quelques oiseaux rares et plein de bébêtes venimeuses. Les aigles harpies apparemment ne peuvent s’observer qu’ici. Je vous avoue que je ne suis pas vraiment experte en oiseaux, j’ai juste pu constater qu’ils étaient très jolis.

Petit tips : Habillez-vous genre G.I. Joe-les-manches-longues car niveau moustique on est au max.

OR NOT TO GO

LE truc à ne pas faire, c’est justement d’aller tout au bout de la route panaméricaine, à Yavitza exactement. Terminus glauque de la région. Il faut faire 6 longues heures de route depuis Panama City et passer par une dizaine de contrôles militaires. A chaque fois, ils fouillent la voiture et contrôlent les passeports des passagers avec un AK-47 en bandoulière. On a vu mieux niveau hospitalité.

Pourquoi avoir voulu aller à Yavitza ?

Pour voir le panneau « from Alaska to Yavitza » pardi ! Apparemment c’est un monument mythique pour ceux qui ont fait la panaméricaine.

Sauf que voilà, en arrivant là-bas, on se sent mal à l’aise.  Je ne veux vexer personne mais il faut avouer que cet endroit est plus que suspect !

On est observé à tous les coins de rues. Les gens guettent. Ils sont à l’affût de la moindre voiture douteuse ou du moindre mouvement de foule. Il n’y a pas beaucoup d’enfants et de femmes dehors. Il n’est pas rare de croiser un visage fatigué, étranger à l’environnement, qui rôde sans savoir où aller. Ça sent le trafic à plein nez. Et je vous ne parle pas seulement de la poudre blanche colombienne qui réveille en fin de soirée. Je dis trafic au sens large du terme. Une ambiance d’insécurité règne dans toute la ville, la tension est palpable. D’ailleurs nous sommes vite repartis, le temps de prendre quelques photos des paysages environnants et de manger un bout sur le pouce.  

Voyage au bout de la vie

Yavitza est en fait connu pour être le point de rencontre privilégié de tous les contrebandiers, tous les passeurs et tous les trafiquants d’arme de la région. On touche du doigt une réalité bien loin du bling bling contrasté de Panama City. Bien sûr, il ne faut pas généraliser. Je ne suis pas là pour vous dire que c’est comme ça partout au Panama. C’est faux. Ni pour vous faire une analyse socio-économique de la situation, car je suis loin d’être experte. Je partage juste mon expérience avec vous. Le Petit futé qualifie cet endroit de « chaleureux et convivial ». C’est très loin d’être le cas !! Ce qu’on a trouvé sur place est bien diffèrent de ce que l’on avait lu.

Donc, un conseil pour Yavitza: Les touristes ne sont pas les bienvenus. Evitez d’y aller, ça n’en vaut pas la peine.

Pour ceux qui maitrisent l’anglais et qui souhaitent approfondir le thème, je vous recommande l’excellent article de Jason Motlagh pour OutsideOnline sur le Darien et la crise des migrants. Profond et interpellant : https://www.outsideonline.com/2098801/skull-stake-darien-gap

THAT IS THE QUESTION?

Vous pouvez donc visiter cette région sans problème mais uniquement dans un cadre organisé. Allez dans une communauté indienne et partagez avec eux quelques moments de leur vie quotidienne. Aventurez-vous dans la jungle avec un guide pour découvrir les merveilles de la nature tropicale. Mais doux Jésus, ne partez pas tout seul, sans organisation au préalable et sans contact. Ce serait prendre un risque inutile. Je vous le déconseille à 350%. 

N’hésitez pas à commenter si vous avez une question !

 « La vie est une aventure audacieuse ou elle n'est rien»

By Hellen

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